Au lycée, Elsa Cohen s’ennuyait ferme. Je dormais tout le temps, je séchais les cours, j’étais très déprimée. » Au point de se déscolariser en première. Après avoir convaincu ses parents, elle s’est formée toute seule sur Internet et a passé le bac en candidate libre. En même temps, elle a fait des stages dans des start-up spécialisées dans les questions d’éducation et a travaillé immédiatement pour l’une d’entre elles, The Family. Aujourd’hui, à 19 ans, elle sort un livre Hack ton bac » éd. Massot, qui raconte son expérience d’ auto-éducation ». Une sorte de manuel de développement personnel à l’usage des jeunes fâchés avec l’école. Un ouvrage qui devrait parler à pas mal de monde. En effet, en France, près de 100 000 décrocheurs »* sortent chaque année du système éducatif sans diplôme. Et parmi eux, de plus en plus de profils comme celui d’Elsa. On ne dispose pas encore de chiffres précis, mais il y a un vrai phénomène, explique Brigitte Prot, psychopédagogue, auteure de "J’suis pas motivé, je fais pas exprès !" éd . L’Harmattan. Depuis deux ou trois ans, je vois un nombre croissant de cas similaires. Ce ne sont pas forcément des "mauvais élèves", qui ont de graves problèmes d’apprentissage à l’école. Ce sont plutôt des jeunes qui rejettent en bloc le système scolaire, son fonctionnement vertical, les longues heures passées en cours, le principe du cours magistral. Et qui profitent des possibilités que leur offrent les nouvelles technologies. » Valentin Reverdi, 22 ans, consultant en communication, a ainsi quitté l’école en seconde pour lancer un site pour apprentis journalistes, Newsyoung. Il a ensuite travaillé pour Mouloud Achour sur Canal+, puis a cofondé l’appli Vertical. Un parcours express, sans temps mort. J’étais littéralement dans un rapport de force avec le système scolaire, je ne comprenais pas à quoi ça pouvait servir et j’étais intimement persuadé de pouvoir m’en sortir seul. » J'étais dans un rapport de force avec le système scolaire, j'étais persuadé de pouvoir m'en sortir seul. » Valentin, 22 ans Valentin © Yannick LabrousseLe profil de ces nouveaux décrocheurs ? Souvent, d’après Brigitte Prot, des jeunes des classes moyennes ou aisées, biberonnés aux écrans depuis leur plus jeune âge et qui présentent une tolérance très faible à la frustration, à l’ennui. Il est difficile de leur jeter la pierre, commente le philosophe Yves Michaud, spécialiste des questions d’éducation, auteur de "Qu’est-ce que le mérite ?" éd. François Bourin. En France, au lycée, les programmes sont très lourds, avec une charge de travail ahurissante. Et on en ajoute une couche chaque année, à cause de cette obsession hexagonale pour le diplôme… » Elsa Cohen raconte qu’elle ne supportait pas la compétition entre les élèves dans son école, qu’elle n’arrivait plus à sortir de son lit et qu’elle avait l’impression de gâcher ses potentialités » en cours. Ces jeunes ont intégré le discours du développement personnel, constate Brigitte Prot. Ils parlent sans cesse de "s’épanouir", d’"oser", de "s’inventer", de "ne pas dépenser leur énergie pour rien", d’"écouter leurs intuitions". » Oubliée la bonne vieille attitude des écoliers d’autrefois qui acceptaient l’idée qu’on pouvait s’ennuyer sévèrement à l’école, que cela faisait partie du programme… En attendant mieux, en attendant l’âge adulte... Greta Thunberg pourrait bien incarner cette jeunesse très mature, impatiente. En faisant la grève pour le climat, en refusant d’aller en cours le vendredi, cette génération ne dit-elle pas qu’elle apprend bien plus de choses en étant militante, activiste, qu’en usant ses fonds de culotte sur les bancs des classes ? Durant ma scolarité, j’étais en souffrance. Je fixais l’horloge avec désespoir. » Raphaëlle, 22 ans Raphaëlle © Yannick LabrousseRaphaëlle Martinez, 22 ans, dirige aujourd’hui une boîte de communication digitale. Elle raconte Durant ma scolarité, j’étais en souffrance. Je fixais l’horloge avec désespoir. J’avais besoin de créer, d’être poussée dans mes retranchements. Ce qui m’intéressait ? Mes heures passées sur Internet en dehors des cours à créer du contenu et découvrir le monde de la communication digitale, qui n’était pas encore très développée… » Résultat elle a créé son entreprise à 17 ans. Parallèlement, elle a quand même obtenu son bac, à cause de la pression sociale, mais elle était très malheureuse. Comme tous les décrocheurs autodidactes, elle s’est nourrie de la profusion d’offres qui existe sur le Web. Tutoriels, cours en ligne, forums de discussion, conférences TED, sites en tout genre… J’ai appris entre autres Photoshop grâce à des tutos, ce qui m’a bien servi dans mon entreprise. » Même son de cloche du côté de Valentin Reverdi Google a été mon meilleur professeur ! » Une formation qui amène évidemment à travailler plutôt dans les nouvelles technologies start-up, codage, jeux vidéo, journalisme digital, Web communication, etc. Difficile de s’auto-éduquer pour être médecin ou architecte », glisse Yves Michaud. N’empêche que quelque chose est en train de changer notre rapport à l’éducation. Certes, autrefois, les autodidactes pouvaient se former grâce aux cours du soir ou aux universités populaires, poursuit Yves Michaud. Mais c’était d’un accès limité, compliqué. À partir de 2005, avec l’arrivée de YouTube, on est entré dans un nouveau monde, où l’on dispose d’un incroyable accès aux connaissances. » Le parent stressé, qui a un enfant en difficulté, doit-il alors le laisser décrocher » et s’enfermer avec sa tablette dans sa chambre ? Loin s’en faut. Car se former soi-même n’a rien d’une sinécure. Au début, confirme Elsa Cohen, c’était très difficile. Je me suis retrouvée seule chez moi, devant mon ordi. J’étais perdue. C’était une vraie jungle. Trop de sites, trop d’infos, trop de liens… Comment s’organiser ? Quelle méthode adopter ? Cela m’a pris beaucoup de temps et d’efforts. » Et si la jeune fille souhaite aider certains jeunes à passer plus facilement leur bac, elle ne les encourage pas spécialement à quitter l’école, ayant bien conscience que son cas est particulier ». S’organiser, s’imposer une discipline, voilà les défis de ceux qui veulent se former sur Internet. Ce sera la grande problématique des prochaines années, confirme Brigitte Prot. Pour les enseignants, il s’agira moins de dispenser des enseignements aux élèves que de leur apprendre à apprendre. »Reste qu’à trop laisser les gens s’instruire par eux-mêmes, ceux-ci risquent de manquer de culture générale, laquelle a pourtant une fonction morale et sociale importante. Elle permet de penser l’autre, le monde, d’envisager toutes les interactions possibles entre ses semblables, commente Yves Michaud. On constate ainsi que, dans certains métiers très pointus – le management, le trading –, les gens ont des œillères sociales. Ils n’ont pas de vision large de la société. » Une révolution serait-elle en marche ? Une évolution profonde en tout cas. L’auto-éducation a le vent en poupe, résume Brigitte Prot. Pour l’instant, ce sont des cas isolés. Mais il est certain que cela va se développer de plus en plus. De toute façon, le vieux modèle du cours magistral, où l’élève écoute passivement, ne pourra plus tenir très longtemps. » Dans vingt ans, Elsa Cohen sera-t-elle devenue une des grandes spécialistes françaises de la pédagogie ? Pas sûr. J’ai beaucoup aimé travailler sur ces questions d’éducation et écrire un livre, nous dit la jeune fille pressée de 19 ans. Mais récemment, je me suis formée au massage thaï traditionnel et à la danse thérapie. J’aimerais explorer cette voie… » Car cette génération est aussi celle des slashers », qui font plusieurs métiers à la fois… Et elle n’a pas fini de nous étonner !* Selon les chiffres du ministère de l’Éducation nationale en article a été publié dans le magazine ELLE du 14 février 2020. Abonnez-vous
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